Musiciens
: David Leach
DAVID LEACH
aux percussions.
C'est parce
que ses amis devenaient meilleurs que lui à la batterie qu'il s'est
mis aux percus. Il a pas mal galéré avant de se retrouver avec ben,
il jouait avec tous ceux qui voulaient bien de lui!! Il a enregisté
deux albums avec Ben : The Will to Live (199è) et Burn to Shine
(1999).
Sur scène il joue de
plusieurs percus : congas, bongo, cerdu, berimbau...Le berimbau est
l'instrument qu'on entend sur Less.
Il perçoit une dimension
spirituelle dans le fait de jouer des percussions car pour lui c'est
sans doute le premier moyer de communication qui ait existé!
DAVID
LEACH : "Ben
écrit des paroles qui font vraiment réfléchir,
qui posent des questions sur ce qui se passe dans le monde, des paroles
profondes, pas des trucs du style : "Le monde pue et ma mère
aussi". Musicalement c'est tellement différent de ce que
j'entends ailleurs...Le voir jouer et tirer des sons différents
de sa guitare, c'est vraiment génial. Je n'ai encore jamais
vu quelqu'un faire des trucs pareils."
DAVID LEACH
(en parlant du nom "Innocent
Criminals") :" Ca peut être positif ou négatif.
Tu peux très facilement être un innocent ou un criminel;
nous avons ces deux aspects en nous-mêmes, capables de faire
le mal ou de faire le bien. Je ne sais pas trop ce que ça veut
dire, je crois, j'espère que Ben peut expliquer bien mieux
que moi. J'imagine que quand il a eu l'idée de ce nom, ça
avait un sens particulier mais six ans plus tard, ça a sûrement
changé. Non seulement le nom du groupe prend un sens différent,
mais les chansons aussi, quand on les joue aussi souvent."

Ci suis l'interview de
David réalisée en 2000 par Sandra Salazar pour Guitar
Collector's :
Sandra Salazar : Comment
es-tu devenu un Innocent Criminal?
DAVID LEACH
: J'ai auditionné, tout simplement. Dean (Butterworth) et Juan
(Nelson) m'ont appelé et m'ont donné les coordonnées
du lieu d'audition. Ben était en France à ce moment
là.
Sandra Salazar : Qu'est-ce
que Leon (Lewis Mobley - l'ancien percussionniste) est devenu?
DAVID LEACH
: Je ne sais pas, je crois qu'il joue dans un groupe. En fait, tout
ce que je connaissais de Ben Harper, c'était Leon, c'est un
copain. On s'est renontré à Los Angeles, en jouant.
Sandra Salazar : Quelle
a été ton éducation musicale?
DAVID LEACH
: J'ai grandi en écoutant du Jazz: Miles et des choses plus
anciennes. Plus tard, je me suis mis au Funk et au R'n'B. Quand j'ai
commencé à jouer des percus, c'était Ray Barretto
et Tito Puente.
Sandra Salazar : Tu
as voyagé, pour étudier les percussions?
DAVID LEACH
: Je suis allé à la fac pour étudier la théorie
mais j'ai surtout voyagé au travers de disques, en écoutant
les autres jouer. En allant à des concerts aussi. Mentalement
et émotionnellement, j'ai beaucoup "tripé".
Sandra Salazar : Qu'est-ce
qui t'as amené aux percus?
DAVID LEACH
: J'ai commencé la batterie dès l'âge de six ou
sept ans mais dès le lycée, les copains ont commencé
à me dépasser. Je voulais continuer à jouer,
j'ai alors cherché quelque chose d'autre, auquel je pourrais
appliquer l'esprit de la batterie. La plupart des groupes n'ont pas
deux batteurs mais certains ont une batterie et un percussionniste.
J'ai pu utiliser mes aptitudes de batteur sans être en compétition
avec un autre batteur.
Sandra Salazar : Avec
qui jouais-tu avant Ben Harper?
DAVID LEACH
: Avec tout ceux qui voulaient de moi! Je suis du New Jersey et quand
j'ai déménagé à Los Angeles. à
22 ans, je ne connaissais personne. Il a fallu que je fasse mon trou,
je jouais avec tout le monde, que ce soit des jam sessions ou des
gens rencontrés au cours de sorties. J'ai joué dans
des Eglises, à Disneyland, dans un groupe appelé The
Emotions, dans des studios... j'essayais de me faire connaître,
tout en apprenant de nouveaux styles de musiques.
Sandra Salazar : Quel
est ton style de prédilection?
DAVID LEACH
: Aujourd'hui, c'est la musique de Portorico, de Cuba et du Brésil.
La musique africaine aussi, bien sûr, d'où toutes ces
musiques découlent. J'en écoute beaucoup et j'apprends.
J'écoute aussi pas mal de Jazz et aussi beaucoup de Rock depuis
que je fais partie d'un groupe de Rock. C'est nécessaire, ne
serait-ce que pour comprendre comment ça fonctionne. J'aime
Pearl Jam par exemple, alors que je ne les aurais jamais écoutés
avant. Je ne les aime pas seulement parce que ce sont des amis mais
parce que leur musique contient beaucoup d'éléments
tels que Blues, le Jazz, le Funk, des choses que j'ai écouté
en grandissant.
Mais j'ai une préférence pour tout ce qui est "rice
& beans".
Sandra Salazar : Rice
and Beans ?
DAVID LEACH
: Tout ce qui est pimenté, qui a ce type de parfum. J'ai piqué
cette expression à Dave Valentine, un flûtiste, il a
sorti un album live avec un version de "Black Bird" qu'il
décrit comme la version d'origine "mais avec un peu de
riz et de haricots". En d'autres termes, une version latine de
"Black Bird". Ça m'a scié et j'ai piqué
son expression!
Sandra Salazar : Quelles
sont les percussions dont tu joues dans ces shows?
DAVID LEACH
: Congas, Bongo, Cerdu, Berimbau... J'essaie de jouer du Berimbau,
c'est l'instrument que l'on entend au début Less. C'est une
idée de JP (Plunier). On revenait du Brésil, j'avais
déjà un Berimbau chez moi mais je voulais absolument
en ramener un du Brésil.
On faisait des répétitions pour l'album et JP m'a suggéré
de l'amener. Il s'est trouvé qu'il était accordé
dans la même tonalité que la chanson et c'est très
bien sorti. Je croyais qu'on était les seuls à avoir
intégré un Berimbau à du Rock 'n' Roll...
Sandra Salazar : ....
Et on t'a fait écouter Sepultura!
DAVID LEACH
: Oui! Eh oui! Nick (Rich), qui travaille avec nous, m'a dit "c'est
cool, mais écoute un peu ça". Ca nous fait un point
de référence et puis c'est Carlihnos Brown qui joue
avec eux. Je l'ai vu au Hollywood Bowl d'ailleurs et c'était
la claque! Quant à Sepultura, je trouve très intéressant
que ce soit nous qui leur prenions leurs idées. Ils se sont
inspirés du Rock'n'Roll américain et cette fois, ce
sont les américains qui vont chercher chez eux de nouvelles
idées.
Depuis nous avons eu l'occasion de jouer avec eux, dans le même
festival, en Angleterre. Il y avait aussi Metallica et d'autres groupes
de métal.
Sandra Salazar : Ça
fait combien d'années que tu es dans le groupe, maintenant?
DAVID LEACH
: Trois ans. Les deux premières années ont été
difficiles parce qu'il a fallu que j'apprenne les anciennes chansons,
ce que Leon faisait, ce que les autres faisaient: il a fallu jouer
de manière à ce que ça colle avec les guitares,
la batterie, la basse. C'était difficile aussi pour les autres,
il a fallu qu'ils s'habituent à moi.
Sandra Salazar : Qu'est-ce
que ça veut dire, pour toi, être un "Innocent Criminal"?
DAVID LEACH
: Ça veut dire que chaque soir que je monte sur scène,
je dois me donner à 110%. Ça fait vraiment partie de
moi: si Ben Harper fait quelque chose de bien, les gens vont dire
"Ben Harper a été super bon ce soir" mais
si le groupe se plante à moment donné, les gens diront
«Ben Harper s'est planté».
Il y a peut être quelques personnes qui savent qui est David
Leach et là, on pourra entendre: "Ben Harper a bien assuré,
mais David Leach s'est planté!" mais c'est rare. Ma responsabilité,
c'est de bien faire ce que j'ai à faire, parce qu'on me considère
comme un membre de ce groupe, je ne suis pas juste le type qui joue
des percus là-bas au fond.
Sandra Salazar : Est-ce
que tu perçois une dimension spirituelle dans le fait de jouer
des percussions?
DAVID LEACH
: Absolument! Complètement! C'est sans doute le premier moyen
de communication qui ait existé et c'est aussi le seul intrument
dont tu puisses tirer un son, naturellement, sans savoir en jouer.
Ce n'est pas possible avec un saxophone, une basse, un piano...
Avec les percus, pas moyen de jouer faux. Tout comme le rythme est
la chose la plus importante de nos vies: on respire en rythme, nos
coeurs battent en rythme, on parle en rythme. Tous ces éléments
peuvent s'appliquer à la pratique des percus, qui les restitueront
de façon spirituelle et émotionnelle.
Si je joue bien, il y a un certain esprit, une connection avec l'inconscient
qui se fait -je ne dis pas que j'y parviens à chaque fois-
et je crois que les gens le perçoivent aussi.
Sandra Salazar : Tu
es allé en Afrique?
DAVID LEACH
: Non, pas encore. C'est sans doute le seul endroit au monde où
je veuille vraiment aller. Je ne suis pas non plus allé à
Cuba. Ce qui m'effraie dans le fait d'aller en Afrique, c'est que
je ne reviendrais peut être pas. Je crois que je resterai là-bas
quelques temps, puis que j'irai au Brésil et que j'y resterais
quelques temps aussi. Ce serait une façon d'aller à
la source de cette musique, pour moi. Ça se fera, un jour.
J'aimerais aller au Ghana ou en Afrique de l'ouest.